Tous les paumés du monde jouent avec leurs folies
Dans leurs esprits hantés une chimère les dévore
Et s'ils veulent en finir avec ces fantaisies
La noirceur de leurs rêves en redemande encore.
Ils voient toute la splendeur de leur cerveau malade
Criant avec le coeur ce qu'ils ne peuvent dire
Et quand enfin ils parlent à des êtres trop fades
Ils se laissent enchaîner dans des souffrances bien pires.
Tous les paumés du monde sacrifient leurs espoirs
Ne sachant plus comment sortir de vos cachots
Ne jouissant jamais d'une vie aussi noire
Buvant jusqu'à la lie le sang de leurs fardeaux.
Tous les paumés du monde s'arrachent leurs vertus
Sur l'autel misérable de trop d'idées fiévreuses
Ils contemplent sans un mot la débâcle absolue
La solitude n'est pas une maladie honteuse.
Ils laissent nos coeurs meurtris prisonniers d'un tombeau
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Et si quelqu'un admet que leurs actes sont beaux
Ils mettent en avant toute leur vie animale.
Ils ne savent plus que faire face à l'ignominie
Priant de toutes leurs forces qu'un ange les emmène
Et sur le voile grisâtre de tant de nostalgie
Tous leurs espoirs perdus les invitent quand même.
Tous les paumés du monde sont des gens admirables
Refusant d'un seul corps de voir le monde en face
Et osez donc leur dire qu'ils n'en sont pas capables
Ils vous déchireront devant une telle audace.
Comment ne pas comprendre leurs pensées magnifiques
Essayant d'exprimer par des manières rageuses
Ce qu'ils ne peuvent dire d'une façon poétique
Cherchant encore le sens de leur vie malheureuse.
Mais il leur reste encore un flamboyant espoir
De voir le monde changer et devenir meilleur
Et dans leurs rêves construits de promesses illusoires
Ils ne connaissent qu'un mot, et ce mot se nomme peur.
auteur : mario vannoye
le 02 février 2009