Cette nuit les étoiles ne regardent personne
Elles sont toutes lovées dans le creux de tes draps
Elles ont pris tes cheveux, ton visage de poupée
Ta bouche au goût de miel trop souvent embrassée.
Laisse-moi me noyer dans le bleu de tes yeux
Effleurer de mes doigts tes seins d'un blanc de nacre
Admirer les pommes d'or de ta poitrine ouverte
Caresser le satin de tes jambes offertes.
Laisse-moi explorer tous les plis de ta peau
Qui me font frissonner d'amour et de tendresse
Ses mille et un méandres aux couleurs d'orchidée
Quand les jours sans âme s'invitent à ma portée.
Parle-moi je t'en prie, ne me laisse pas seul
Raconte-moi encore nos légendes interdites
Ces aventures extrêmes sans aucune espérance
Qui nous laissent meurtris de haine et de souffrance.
Notre histoire était née pour ne pas qu'elle s'arrête
Qu'ai-je donc fais de si mal pour n'avoir que silences
Cette chambre est sans vie et il y fait si froid
Elle pleure et se lamente d'entendre encore ta voix.
Quand les lueurs du jour disparaissaient au loin
Et que la nuit profonde ne regardait que nous
Tu m'accueillais alors comme un ange du ciel
Redemandant sans cesse ces plaisirs immortels.
Les seuls qui un instant nous rendaient invincibles
Oubliant pour une fois nos peines et nos tristesses
De n'avoir su comment trouver le vrai bonheur
Tous les mots apaisants d'une si grande douceur.
Ces baumes de la vie qui gomment les colères
Faisant sécher tes larmes qui me brûlaient le cur
Pour reprendre encore mieux en parfaite harmonie
Notre fureur de vivre au milieu de nos cris.
Pardonne-moi s'il te plait tous ces nuages noirs
Cette ambiance malheureuse d'une trop dure existence
Qui m'a fait ce matin commettre cette infamie
Profitant de tes songes et de tes rêveries.
Je replonge mes doigts dans ta chair délicieuse
La blessure en ton coeur palpite à l'infini
Cette chair merveilleuse qui me rendait si fou
Et je bois de ton sang prostré à tes genoux.
Le goût en est si bon, suave et délicat
Il ressemble à celui d'une rose marine
Comme celle que tu possèdes dans ton écrin de feu
Féerique bijou inventé par les dieux.
Je ne veux que te prendre pour mieux t'anéantir
Et tes yeux grands ouverts m'encouragent au festin
Ils m'invitent à souper jusqu'au bout de la nuit
Alors j'enfouis mes mains dans ton cadavre exquis.
auteur : mario vannoye
le 03 décembre 2008