Je me réveillais au petit matin, il commençait juste à faire jour. J'avais froid, j'avais un profond sentiment d'écoeurement qui me venait de je ne sais où, j'étais allongé dans l'herbe, et tout me revint d'un coup ! Je me levais précipitamment, regardant autour de moi complètement affolé, mais ne voyais rien de spécial. Avais-je donc rêvé ? Oui ça ne pouvait qu'être ça. Je m'étais tout simplement assoupi en regardant le ciel nocturne. Mais quel cauchemar !
Je regagnais ma voiture et rentrais chez moi, refoulant tant bien que mal une désagréable sensation de réalité.
Le soir je me couchais dans mon lit, repensant à ce que j'avais tout d'abord cru m'arriver pour de bon. Je n'étais pas tranquille dans cette grande maison, attentif au moindre bruit, m'imaginant que des spectres malveillants n'attendaient que l'instant où ils pourraient se précipiter sur moi dès que j'aurai fermé la lumière pour me faire mille choses abjectes. J'en avais la chair de poule. Je réussis quand même à m'endormir, toute lumière allumée. Ce qui me réveilla deux ou trois heures plus tard, ce fut une impression désagréable derrière ma tête. Je me levais d'un bond et regardais sur le lit. Et je mis à hurler, hurler, hurler... De minuscules asticots grouillaient sur les draps.
Ainsi, je n'avais pas rêvé. Je me rappelais ce que m'avait dit l'horrible créature : Tous les jours de ta misérable vie, tu te souviendras de moi. C'était donc ainsi qu'elle se manifesterait, en me rendant visite pendant mon sommeil.
Je ne puis donc lui échapper. Je n'arrive plus à dormir, je suis devenu une loque, un instrument entre ses mains.
Voilà Maxime ce qu'il y a aux environs de ton village. Ne sors jamais la nuit, préviens tes parents et ta famille, fermez bien vos volets et vos portes à clés.
J'espère qu'il ne vous arrivera rien.
Je ne puis vous aider davantage, malgré le profond désir qui me tenaille.
Quand cela s'arrêtera-t-il ? Est-ce que je vais me retrouver prochainement dans son ignoble sac et terminer ma vie d'une façon si atroce ?
Je souhaite en finir, mais après, y aura t-il vraiment une fin ?
auteur : mario vannoye
le 31 mars 2007